Pages

lundi 21 novembre 2016

Top 14, J12 : Palis porte Castres, Bordeaux-Bègles se promène

De nouveau privés de leurs internationaux, les clubs du Top 14 abordaient cet avant-dernier doublon de l'année avec l'envie de réaliser un coup au classement. Car les affiches de ce week-end, en plus d'être tout à fait attirantes, étaient loin d'être sans enjeu.
Le RC Toulon (toujours privé d'Ollivon et de Guirado) se rendait à Castres pour espérer conserver sa place sur le podium, alors que leurs adversaires avaient pour objectif de retrouver les places qualificatives.
Le Stade Français affrontait Montpellier pour s'éloigner de la zone rouge, tandis que les visiteurs voulaient monter sur le podium.
Et, pour finir, La Rochelle (deuxième) rendait visite à Bordeaux-Bègles (cinquième).

Meilleur joueur.

Sa brillante victoire face à Toulon (34 - 17), Castres la doit en grande partie à Geoffrey Palis, étincelant durant 80 minutes (19 points, en marquant un essai, quatre transformations et deux pénalités). L'arrière au gabarit imposant (1,90 m, 90 kg) est doté d'une excellente vision du jeu et d'une belle qualité de finition, au pied comme à la main (il a été formé au poste d'ailier).
Il a fait preuve de toutes ses qualités ce samedi, en marquant plus de points à lui seul que l'armada du RCT (Goromaru, Mermoz, Mitchell, Nonu et Bastareaud, entre autres). L'une de ses relances est à l'origine du premier essai, et il s'est retrouvé à la conclusion du troisième, histoire de faire couler Toulon par tous les moyens possibles. Son 6 sur 7 au pied montre qu'il est une option plus que crédible pour buter, n'en déplaise à Kockott et Urdapilleta.

Geoffrey Palis, le prototype de l'arrière moderne
Meilleure équipe.

Jusqu'à samedi, La Rochelle était la seule équipe à avoir marqué des points à chaque journée (victoires, nuls, bonus offensifs et défensifs). Mais c'était avant de se rendre à Chaban-Delmas, pour y défier une équipe de l'UBB certes privée d'éléments majeurs (Serin, Goujon et Poirot), mais toujours aussi joueuse, dans le sillage d'Ashley-Cooper, de Lionel Beauxis et de Julien Rey.
Les partenaires du vétéran Jean-Baptiste Poux (37 ans, 42 sélections), qui s'est d'ailleurs offert un essai, ont été impressionnants de calme et de sérénité face à la deuxième meilleure attaque du championnat. Intraitables en défense, ils ont dû attendre l'heure de jeu pour tuer les visiteurs (6-0 à la pause, 12-0 à 20 minutes de la fin, 26-0 au terme de la rencontre).
Une véritable démonstration de patience, de rigueur défensive (première fois de la saison qu'une équipe ne marque aucun point), et de maturité de la part des Girondins, qui s'emparent ainsi de la place de dauphin de Clermont au classement.

Samedi, La Rochelle n'a rien pu faire face à un UBB lancé à pleine vitesse
Meilleur match.

Comme à Clermont il y a quelques semaines, Grenoble était loin d'avoir la faveur des pronostics pour son déplacement sur la pelouse du Racing. Mais, comme à Clermont il y a quelques semaines, les Isérois ont encore su profiter des absences de marque dans les rangs adverses (Machenaud, Chat et Le Roux) pour livrer une remarquable performance, et passer tout près d'un gros coup.
Au terme d'un match épique (7 essais, 53 points marqués), le Racing l'a emporté de justesse (29-24), laissant de nouveau Grenoble avec ses regrets.
En première période, les cadres du "Métro" ont montré la voie (essais de Nyanga et Szarzewski, transformés par Hart), mais Wisniewski, décidément inépuisable, ne s'est pas démonté, transformant l'essai d'Alexandre avant de passer une pénalité. 14-10 à la pause, rien n'était joué.
Au retour des vestiaires, un essai de Bouchet (transformé par Wisniewski, s'il y avait besoin de le préciser) donnait l'avantage au FCG, qui n'allait pas le garder longtemps. En l'espace de 15 minutes, Dambielle transformait des essais de Van der Merwe et de Chavancy, et la réduction du score de Farrell (+ une conversion de Bosch) n'y changerait rien.
Une précieuse victoire pour les Franciliens (29-24), qui reviennent ainsi aux portes du Top 6, et une nouvelle défaite cruelle pour les visiteurs, qui restent derniers du championnat.

Toujours au top à 33 ans, Szarzewski a dû montrer la voie au Racing face à une superbe équipe de Grenoble
Résultats.

Castres 34 -17 Toulon
Bordeaux-Bègles 26 - 0 La Rochelle 
Brive 38 - 25 Pau
Clermont 16 - 13 Lyon
Racing 29 - 24 Grenoble
Stade Français 21 - 17 Montpellier
Bayonne 16 - 13 Toulouse

lundi 14 novembre 2016

Top 14, J11 : Héroïque, Bayonne fait tomber Clermont, pendant que Holmes guide La Rochelle

Nouveau doublon ce week-end, mais les clubs ont su produire un spectacle aussi qualitatif que d'habitude. Il faut dire que les affiches de cette journée étaient aussi alléchantes que les matches internationaux.
En effet, le trio Néo-Zélandais de Pau (Slade, Smith et Taylor) affrontait le grand Racing ; Bordeaux-Bègles et son jeu offensif léché se rendaient chez des Grenoblois éblouissants à Clermont la semaine passée ; les Auvergnats, justement, allaient défier Bayonne dans l'ambiance incendiaire de Jean-Dauger ; et le Stade Français, épargné par les convocations en sélection (Bonneval, Plisson, Danty, Lakafia et Burban ignorés par Guy Novès), était en déplacement à Toulon.

Meilleur joueur.

Pour conserver son invincibilité à domicile, La Rochelle a pu compter sur un grand Holmes ce dimanche après-midi. L'Australien, chirurgical au pied (20 points en passant une transformation et 6 pénalités), n'a pas tremblé au moment de départager les deux équipes, alors que le score était de 19-19 à cinq minutes de la fin. Ce demi d'ouverture de poche (1,75 mètre, 85 kg), doté d'une vision du jeu rare, a véritablement guidé son équipe, balle en main ou balle au pied.
Pourtant privés d'Atonio et Gourdon, deux avants très précieux dans le jeu, les Rochelais ont su garder leur calme pour suivre l'exemple de leur étincelant n°10, qui gagne clairement à être connu en France et dans son pays.

Zack Holmes, le dépositaire du jeu de La Rochelle
Meilleure équipe.

Certes, Clermont venait sans ses (très) nombreux internationaux (Fofana, Lamerat, Vahaamahina, Spedding, Ric et Nakaitaci). Le résultat aurait probablement été différent s'ils avaient été là, mais peu importe. Peu importe car Bayonne a mérité cette superbe victoire, en faisant preuve d'un courage et d'une solidarité monstres. Réduits à 14 au bout de 35 minutes de jeu, les Basques, qui ne partaient pas favoris avant la rencontre, se voyaient ainsi promettre l'enfer en deuxième période.
C'était sans compter sur un collectif écoeurant pour leurs adversaires, mené par l'intenable paire de centres Le Bourhis-Lovobalavu, eux-mêmes accompagnés par l'excellent Romain Martial. Avec une défense de fer et un calme froid en attaque, l'Aviron n'avait plus qu'à récolter les points par le pied d'Emmanuel Saubusse, qui n'a pas failli (17 points en passant une transformation et 5 pénalités).
S'ils parviennent à maintenir ce niveau physique et psychologique, le maintien leur tend les bras.

Intraitable, Bayonne a renversé l'ASM
Meilleur match.

Entre Grenoble, bon dernier du championnat, et Bordeaux-Bègles, prétendant assumé aux phases finales, cette rencontre semblait déséquilibrée. Pourtant, sur leur pelouse, les Isérois ont causé bien des problèmes à cette formation joueuse, qui s'en est sorti de peu.
La première mi-temps tournait à l'avantage des visiteurs, qui avaient répondu à un essai d'Aplon et une pénalité de Wisniewski par un essai de Lesgourgues, transformé par le prometteur Hickey, également auteur de deux pénalités avant la pause. 13 à 8 donc pour l'UBB, qui allait avoir un mal fou à tuer ce match.
En seconde période, Farrell et Saseras plongeaient dans l'en-but pour le FCG, et Wisniewski se chargeait de la transformation. Une recette efficace, mais c'était sans compter sur la vitesse de Ducuing (un essai), conjuguée au sang-froid de Beauxis (une pénalité puis le drop de la victoire). Une défaite frustrante (22-24) pour des Grenoblois séduisants, mais terriblement friables mentalement (quatrième défaite de moins de 4 points cette saison). Leur place en Top 14 est de plus en plus étroite, et il faudrait désormais une succession de miracles pour qu'ils puissent y rester.

Stoppés dans leur élan par Bordeaux-Bègles, les Grenoblois continuent de couler malgré une belle résistance
Résultats.

Pau 27 - 16 Racing
Castres 32 - 13 Brive
Montpellier 25 - 20 Lyon
Bayonne 22 - 14 Clermont
Grenoble 22 - 24 Bordeaux-Bègles
La Rochelle 25 - 19 Toulouse
Toulon 31 - 12 Stade Français

lundi 7 novembre 2016

Top 14, J10 : Un très bon Hickey met Bordeaux-Bègles sur orbite, Lyon ne tremble pas face à Toulon

Dixième journée de ce Top 14, et premier doublon ! Les joueurs appelés avec le XV de France je jouaient pas, et le spectacle en a pris un coup ce week-end, même si les affiches étaient assez alléchantes sur le papier.
En effet, Toulouse (privé pour l'occasion de Médard, Maestri, Fickou, Baille, Huget, Bézy et Doussain) affrontait Castres, qui comptait profiter de l'occasion pour décrocher une première victoire à l'extérieur cette saison ; Bordeaux-Bègles (sans Goujon, Serin et Poirot) jouait contre un Stade Français déplumé de ses leaders (Camara, Flanquart, Plisson et Slimani) ; et Grenoble, bon dernier du championnat, se rendait à Clermont en espérant profiter des absences de marque chez les Auvergnats (Fofana, Chouly et Spedding).
Dans le choc de cette journée, Montpellier rendait visite à un Racing affaibli par ce doublon (convocations de Chat, Machenaud et Lauret) ; enfin, le dimanche, Toulon s'en allait défier Lyon sur sa pelouse, avec un effectif étincelant (Nonu, Habana, Gorgodze, Bastareaud, Goromaru et Manoa) mais démuni de certaines pièces maîtresses (Ollivon, Mermoz, Guirado et Trinh-Duc).

Meilleur joueur.

Valeur montante mais encore ignorée de ce Top 14, le Néo-Zélandais Simon Hickey a fait parler la poudre face au Stade Français (17 points en passant quatre transformations, un drop et deux pénalités), permettant à son équipe de s'imposer assez largement (37-19). Habituel remplaçant, il va gagner du temps de jeu suite à la blessure de Madigan, et, pour sa première, il a d'ores et déjà montré que l'on pouvait compter sur lui.
Très bon pour dicter le jeu, il a su faire ce qu'il fallait sans prendre de risques inutiles, se montrant à l'aise aux côtés du duo Lesgourgues-Buttin. Il doit maintenant confirmer lors des prochains      rendez-vous, mais cette première titularisation de la saison est une franche réussite.

Au pied ou à la main, Simon Hickey a été impérial face au Stade Français
Meilleure équipe.

Ce dimanche après-midi était marqué par les retrouvailles de Delon Armitage, Frédéric Michalak, Virgile Bruni, Alexandre Ménini et Rudi Wulf avec leur ancien club de Toulon. Et cette belle troupe n'a pas fait dans les sentiments, faisant preuve d'énormément d'envie et d'agressivité sur chaque prise de balle comme sur chaque contact, pour imposer un énorme défi physique aux Toulonnais.
Une première mi-temps d'anthologie leur permettra de prendre un avantage conséquent (22-6), grâce à 5 pénalités (4 de Michalak et une d'Armitage), accompagnées d'un essai d'Ivaldi transformé par Michalak, en réponse aux deux pénalités de Pierre Bernard.
Au retour des vestiaires, un essai de Nalaga permet au LOU de creuser un peu plus l'écart, avant qu'u carton jaune reçu par Michalak ne permette au RCT de réduire le score en fin de match par un essai transformé de Tillous-Borde (27-13).
Mais il est évident que la place de cette équipe de Lyon est dans l'élite, et ce genre de performance donne du crédit à ce groupe mêlant individualités talentueuses et collectif soudé.

Delon Armitage n'a pas fait de cadeau à son ancienne équipe de Toulon
Meilleur match.

Entre Clermont, leader invaincu à domicile, et Grenoble, lanterne rouge comptant 6 défaites en autant de déplacements, l'affiche semblait totalement déséquilibrée. Mais c'était sans compter sur la hargne des Isérois, qui ont à tout prix voulu profiter de l'absences des internationaux de l'ASM pour jouer le coup à fond.
Libérés de toute pression, et alors qu'on leur prédisait une défaite cuisante, les partenaires d'un Rory Grice de nouveau stratosphérique ont attaqué cette rencontre pied au plancher.
Les visiteurs ont rapidement répondu à l'essai transformé de Parra (précédé d'un drop de Lopez) par un essai de l'inusable Gio Aplon, transformé par Wisniewski, mais, juste avant la pause, Giorgadze a redonné 8 points d'avance aux Clermontois.
En seconde période, Wisniewski a passé deux pénalités, puis transformé l'essai de Dardet. Menés   18-20 malgré la pénalité de Lopez, les Jaunards ont pu compter sur un Fernandez décisif pour repasser devant grâce à une autre pénalité, avant de tenir bon dans les 10 dernières minutes.
Le FCG peut donc nourrir quelques regrets, car la victoire n'était pas loin, mais doit surtout se satisfaire d'avoir pu inquiéter la meilleur équipe d'Europe du moment sur sa pelouse, et se servir de cette rencontre pour les échéances à venir.

Quelle intensité dans ce Clermont-Grenoble !
Résultats.

Bordeaux-Bègles 37-19 Stade Français
Brive 26-9 Bayonne
Clermont 21-20 Grenoble
Toulouse 16-15 Castres
Racing 21-9 Montpellier
La Rochelle 27-6 Pau
Lyon 27-13 Toulon