Ce titre, volontairement provocateur, vise à faire comprendre que le Français ne vit pas une période compliquée, au contraire de ce qui est dit un peu partout. Bien sûr, il n'a jamais été en position de remporter la Premier League avec Manchester United, et les observateurs critiquent son rendement statistique.
Il est temps de porter un oeil nouveau sur son influence dans le collectif des Red Devils, pour se rendre compte qu'il est déjà dans son élément, et que le meilleur est encore à venir.
Un contexte particulier.
Pour commencer, il est important de souligner que l'équipe découvrait un nouvel entraîneur, à savoir José Mourinho. Depuis le départ d'Alex Ferguson à l'été 2013, le "Special One" était donc le troisième à s'installer sur le banc d'Old Trafford (après David Moyes et Louis Van Gaal), avec pour objectif de remettre Manchester United sur le podium. Un objectif compliqué au vu des nombreux départs au cours des années précédentes : Paul Scholes en 2013, Rio Ferdinand, Patrice Evra, Ryan Giggs et Nemanja Vidic en 2014. L'effectif était donc en chantier depuis plusieurs saisons, et les arrivées de jeunes pépites comme Anthony Martial ou Ander Herrera ne comblaient pas un manque cruel d'expérience.
Pour y remédier, les dirigeants ont recruté Zlatan Ibrahimović, Éric Bailly et Henrikh Mikhitaryan, mettant ainsi le paquet pour entourer Paul Pogba, qui revenait dans son club formateur avec le statut de joueur le plus cher de l'histoire.
Comme d'autres avant lui, il sera bombardé de critiques sur le prix de son transfert, par des personnes incapables de comprendre qu'il n'avait rien à voir avec ce montant, et qu'il venait simplement jouer au football. Et c'est ce qu'il démontra, imperturbable sur le terrain, précieux dans l'organisation de l'équipe, malgré des attentes au-delà du raisonnable.
Un rôle fondamental.
Du début à la fin, il est comparé au fantastique N'Golo Kanté, exceptionnel dans son nouveau club de Chelsea. Mais son rôle étant bien différent, et beaucoup moins basé sur la récupération des ballons, le rapprochement n'est pas des plus judicieux. Baladé entre les postes de milieu relayeur et de meneur de jeu, Pogba devra s'adapter aux exigences de son coach, ainsi qu'aux nombreux systèmes utilisés par Mourinho.
En effet, Manchester United jouera en 4-3-3, en 4-2-3-1, en 4-4-2, en 3-5-2 et en 4-1-4-1. Et, sur les 63 matches des Red Devils, Pogba en est à 51 apparitions, dont 49 comme titulaire, et 45 rencontres disputées en intégralité.
En terme d'impact offensif, il termine à 9 buts et 6 passes décisives, ce qui est très correct pour un milieu de terrain. Il faut aussi souligner sa propreté dans le jeu, avec seulement 10 cartons jaunes récoltés, sans aucune expulsion.
D'ailleurs, en Premier League, Manchester United engrange 1,95 points lorsqu'il est sur le terrain, contre 1,25 en son absence. Vous avez dit invisible ?
Une saison victorieuse.
Si l'on se prête au jeu des comparaisons, les surprises vont être de taille. Par exemple, Pogba compte plus de titres cette saison ("Supercoupe d'Angleterre" contre Leicester City, "Coupe de la Ligue" contre Southampton et Ligue Europa contre l'Ajax Amsterdam) qu'Antoine Griezmann sur l'ensemble de sa carrière ("Trophée des Champions" avec l'Atlético de Madrid, et "Ligue 2" avec la Real Sociedad).
Par ailleurs, Mourinho vient de réaliser un joli triplé, tandis que son rival Pep Guardiola, entraîneur de Manchester City, a bouclé la première saison vierge de titres de sa carrière d'entraîneur. Tottenham est peut-être resté solidement accroché à sa belle deuxième place en Premier League, alors que Liverpool fait vibrer son public avec un récital offensif permanent, mais ces deux formations n'ont pas enrichi leur palmarès.
En bref, le prix monumental de son transfert pousse le grand public et les spécialistes à mettre la barre toujours plus haut, mais peu importe ce qui est dit, Paul Pogba garde la tête froide, et continue à remplir les objectifs : guider son équipe vers de nombreux titres.
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