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samedi 24 juin 2017

Draft NBA : 2017, une cuvée pleine de promesses

Simple rappel du principe de ce rendez-vous annuel : il sert à répartir les meilleurs joueurs universitaires des USA, ainsi que certains jeunes étrangers, dans les 30 franchises de la NBA. Les équipes du bas de tableau peuvent choisir avant celles qui jouent le titre, dans le but d'équilibrer les forces.
L'édition 2017, qui se tenait cette nuit à New York, était assez prévisible en terme de déroulement, ce qui n'enlève rien au plaisir de voir de nouvelles pépites en NBA. Voici les 10 premiers joueurs sélectionnés.

1 : Markelle Fultz (Philadelphie).

Le premier choix s'appelle Markelle Fultz (1,93 m pour 88 kg), un meneur sélectionné par Philadelphie. Il vient d'avoir 19 ans, et sort d'une saison pleine avec les Huskies de Washington (23,2 points - 5,7 rebonds - 5,9 passes décisives par match), pour sa première et seule année universitaire. Joueur complet, il sait marquer en pénétration ou de loin, mais aussi assurer la dernière passe. Défensivement, il compense un manque de fondamentaux par une détermination phénoménale. Très rapide et capable de répéter les efforts sur la durée, il ressemble à Russell Westbrook, dans un style plus calme. Une bonne pioche pour Philadelphie, qui va l'associer à Ben Simmons et Joel Embiid pour sortir la tête de l'eau.


2 : Lonzo Ball (LA Lakers).

Le deuxième est aussi un meneur, et les attentes sont colossales autour de lui. Car Lonzo Ball, qui aura bientôt 20 ans, vient d'être sélectionné par les Lakers de Los Angeles, la franchise qu'il voulait rejoindre à tout prix. Joueur porté sur la passe plutôt que le tir (14,6 points - 6 rebonds - 7,6 passes décisives avec UCLA cette saison), il peut utiliser son gabarit (1,98 m pour 86 kg), quasiment unique à ce poste, pour défendre et assurer des rebonds. Il est souvent comparé à Jason Kidd, l'actuel entraîneur de Milwaukee (All-Star à 10 reprises, champion NBA en 2011 avec Dallas).


3 : Jayson Tatum (Boston).

Le troisième choix est un ailier du nom de Jayson Tatum, âgé de 19 ans (2,03 m pour 93 kg), sélectionné par les Boston Celtics. En progression dans plusieurs domaines (tirs à 3 points, défense), il a démontré qu'il était capable de se remettre en question, même après une saison réussie avec l'université de Duke (16,8 points - 7,3 rebonds - 2,1 passes décisives). Il fait donc partie des joueurs qui ont su se mettre en avant au cours des différentes sessions permettant aux recruteurs d'évaluer les joueurs de la Draft. De par sa faculté à marquer dans plusieurs types de situation, de près ou de loin, il est régulièrement comparé à Carmelo Anthony. Il doit encore gagner en agressivité sur le parquet, mais il a encore 4 mois pour progresser.


4 : Josh Jackson (Phoenix).

Le quatrième joueur sélectionné, Josh Jackson (2,03 m pour 94 kg), est un arrière de 20 ans qui peut aussi dépanner comme ailier. Choisi par les Suns de Phoenix, il sort d'une saison convaincante avec les Kansas Jayhawks (16,3 points - 7,4 rebonds - 3 passes décisives par match). S'il fallait le comparer à un joueur de NBA, on pourrait parler d'un jeune possédant les qualités de Kawhi Leonard (précieux en défense et utile en attaque) avec le physique de Kevin Durant (grand et mince, de longs bras qui lui offrent un avantage sur son adversaire direct).


5 : De'Aaron Fox (Sacramento).

Le cinquième choix, De'Aaron Fox (retenu par Sacramento), est un jeune prodige qui impressionne par sa vitesse de déplacement et d'exécution. Il possède un gabarit classique pour son poste (1,91 m pour 85 kg), mais l'explosivité de ce meneur de 19 ans est tout simplement époustouflante. Pour cette raison, il est en permanence comparé à John Wall, qui est considéré comme le joueur le plus rapide de la NBA à l'heure actuelle. Il est encore trop inconstant à 3 points, et doit gagner en puissance physique, mais cela ne l'empêche pas de présenter des moyennes très solides (16,7 points - 3,9 rebonds - 4,6 passes décisives).


6 : Jonathan Isaac (Orlando).

Le sixième ressemble comme deux gouttes d'eau à Giannis Antetokounmpo, le Grec de Milwaukee. Voici donc son "jumeau", Jonathan Isaac, un ailier-fort choisi par le Magic d'Orlando, qui fêtera ses 20 ans dans quelques mois. Des bras interminables, un joueur de grande taille, mais pas assez puissant pour jouer au poste de pivot (2,11 m pour 95 kg). Il est rapide et très mobile malgré sa grande taille, mais il n'est pas assez costaud pour rivaliser avec la plupart des joueurs de NBA du même poste. Il devra donc sûrement jouer au poste d'ailier, pour exploiter au mieux ses qualités. Il vient de réaliser une saison très correcte avec (12 points - 7,8 rebonds - 1,2 passe décisive par match) avec Florida State.


7 : Lauri Markkanen (Minnesota > Chicago).

Le septième joueur sélectionné n'est autre que l'étranger le mieux classé de cette édition de la Draft. Il est Finlandais, se nomme Lauri Markkanen, vient juste de fêter ses 20 ans, et peut jouer aux postes d'ailier-fort et de pivot (2,13 m pour 102 kg). Choisi par les Timberwolves du Minnesota, il s'est ensuite retrouvé au cœur d'un échange lui permettant d'aller jouer à Chicago. Joueur adapté à la NBA d'aujourd'hui, semblable à Pau Gasol, où les grands gabarits sont de plus en plus précis à 3 points (42,3 % de réussite de loin l'an passé pour lui). Il sort d'une belle saison dans la plupart des domaines, sauf pour ce qui est de la dernière passe, son point faible à l'heure actuelle (15,6 points - 7,2 rebonds - 0,9 passe décisive par match).


8 : Frank N'Tilikina (New York).

Le huitième est tout simplement devenu le Français le mieux classé de l'histoire de la Draft. Frank N'tilikina vient donc de battre Joakim Noah (sélectionné en neuvième lors de l'édition 2007), qu'il va rejoindre à New York, pour évoluer au poste de meneur sous le maillot des Knicks. Tout comme Lonzo Ball, il possède un gabarit assez rare (1,96 m pour 86 kg), et s'appuie sur une grosse défense et une formidable vision du jeu. Mais contrairement au nouveau joueur des Lakers, N'Tilikina (qui aura bientôt 19 ans) manque d'agressivité en attaque, et n'ose pas tirer autant que le permet sa belle réussite (52 % à 2 points et 43 % à 3 points). Il vient de terminer vice-champion de France avec Strasbourg, au sortir d'une saison accomplie malgré des statistiques plutôt faibles (5,5 points - 2,2 rebonds - 1,4 passe décisive). Son impact est invisible sur les feuilles de match, car il est avant tout un défenseur de talent, qui sert plutôt à pourrir la vie de son adversaire direct, ce qu'il fait à merveille.


9 : Dennis Smith (Dallas).

L'avant-dernier choix de ce Top 10 est encore un meneur, le jeune Dennis Smith (19 ans), sélectionné par Dallas. Très porté vers l'offensive, il présente de très belles statistiques (18,1 points - 4,6 rebonds - 6,2 passes décisives), mais il doit travailler son pourcentage de réussite (45 % à 2 points, 36 % à 3 points). Assez costaud pour ce poste (1,91 m pour 88 kg), il ressemble à Kyle Lowry, aussi bien physiquement que mentalement. Car ce jeune joueur a encore tendance à disparaître lors de certaines rencontres, et cette irrégularité fait douter certaines fanchises. Mais Dallas compte bien capitaliser sur son potentiel offensif pour épauler (où remplacer) JJ Barea, Seth Curry et Yogi Ferrell, qui peinent à s'imposer dans le Texas.


10 : Zach Collins (Sacramento > Portland).

Le dernier joueur présenté dans cet article est un copié-collé du Finlandais Lauri Markkanen (ailier-fort ou pivot de 2,13 m pour 104 kg), allant même jusqu'à être échangé lui aussi (choisi par Sacramento puis envoyé à Portland). Plutôt adroit de loin pour un joueur de gabarit (47,5 %), il vient d'être vice-champion de NCAA avec l'université de Gonzaga, avec un rôle important tout au long de la saison (10 points - (5,9 rebonds - 0,4 passe décisive par match), mais, toujours comme Lauri Markkanen, il doit impérativement améliorer sa vision du jeu pour faire marquer ses partenaires.

vendredi 16 juin 2017

Youri Tielemans, l'affaire en or de Monaco

Alors que le mercato bat déjà son plein, et que les rumeurs plus ou moins fondées se multiplient, la plupart des spécialistes semblent avoir oublié que le bon coup de l'été a eu lieu le 24 mai, avec la signature d'une pure pépite sur le Rocher. Quand des offres de 130 millions d'euros sont faites pour un Kylian M'Bappé qui n'a qu'une saison professionnelle à son actif, il est démentiel de se dire qu'un joueur jeune (il vient tout juste d'avoir 20 ans), talentueux (déjà 4 sélections avec la Belgique) et plein d'expérience (190 rencontres professionnelles en 4 saisons) est vendu pour seulement 25 millions d'euros !
Voici donc ce qu'il faut savoir sur Youri Tielemans, le formidable coup réalisé par l'ASM.

Un milieu de terrain complet.

Joueur élancé mais costaud (1,77 m pour 72 kg), il possède une belle pointe de vitesse. Il est doté d'une formidable qualité de passe, ainsi que d'une belle vision du jeu, et, surtout, d'une frappe de balle démentielle (par exemple, un missile flashé à 124 km/h février).
Il évolue généralement au poste de relayeur, ce qui lui permet d'exploiter de manière égale ses qualités offensives et défensives. Mais son talent lui permet de rendre service à l'équipe en dépannant à d'autres postes. Ainsi, durant sa carrière, il a également joué comme sentinelle, meneur de jeu, ailier gauche, ailier droit, et même arrière gauche !


Cette saison, il a véritablement explosé aux yeux de tous, avec des statistiques totalement folles pour un milieu de terrain : 18 buts et 15 passes décisives en 53 rencontres avec Anderlecht ! Des chiffres qui donnent le tournis, d'autant qu'il a fait aussi bien sur l'exercice 2016-2017 que sur les trois précédents réunis (17 buts et 16 passes décisives). Bref, son nouveau statut (il a même porté le brassard de capitaine 10 fois cette saison, à seulement 19 ans) n'a pas eu l'air de l'écraser sous la pression, bien au contraire. 
Séduit par ce joueur capable de tout faire sur un terrain, Roberto Martinez, sélectionneur de la Belgique depuis août 2016, est en train de l'installer en équipe nationale.


Un dernier palier à franchir pour devenir l'un des meilleurs.

Appelé en juin 2015 par Marc Wilmots, le coach des "Diables Rouges" à l'époque, il restera sur le banc, et devra attendre novembre 2016 pour connaître sa première cape, lors d'un amical contre les Pays-Bas (1-1). Dans la foulée, il jouera ses premières minutes internationales en compétition, lors d'une victoire tranquille face à l'Estonie (8-1), à l'occasion des éliminatoires pour le Mondial 2018.
Cette année, il a été titularisé pour la première fois contre la Russie en amical (3-3), puis face à la République Tchèque (2-1), là aussi dans une rencontre sans enjeu.
Les critiques fréquentes sur Marouane Fellaini, jugé trop physique et pas assez technique, ainsi que le départ d'Axel Witsel en Chine, dans un championnat très peu compétitif, sont des éléments qui joueront tôt ou tard en sa faveur s'il parvient à maintenir ce niveau de jeu.


Pour se faire une place de choix dans la cour des grands, Tielemans doit maintenant passer un cap dans un club qui marque les esprits en Coupe d'Europe. Car son palmarès est déjà bien fourni au moment de partir d'Anderlecht (Champion de Belgique en 2014 et en 2017, vainqueur de la Supercoupe de Belgique en 2014), mais le niveau de la Jupiler League est l'argument principal des plus sceptiques. En effet, certains considèrent qu'il doit forcément s'imposer dans un championnat "majeur" pour devenir une star.
Le jeune prodige l'a bien compris, et son choix de signer à Monaco plutôt que de risquer de se perdre dans un très gros club montre qu'il garde la tête sur les épaules. En effet, le Mondial aura lieu dans un an, et s'assurer du temps de jeu dans un club performant, aussi bien dans son pays qu'en Coupe d'Europe, ressemble à la solution parfaite pour lui.


En Ligue des Champions, il compte 10 apparitions (toutes en phase de poules), avec, par exemple, des titularisations contre Paris, Arsenal et Dortmund. En Ligue Europa, il a pu affronter, en 2015-2016, l'AS Monaco ! Un nul à domicile (1-1) puis une victoire sur le Rocher (0-2), il avait déjà tapé dans l'œil des dirigeants. Cette saison, il a mené son équipe en quarts de la compétition, mais s'est incliné contre Manchester United (1-1 à domicile, défaite 2-1 sur la pelouse d'Old Trafford).
Nul doute qu'il aura d'autres occasions de briller face à de grosses écuries, au sein d'une équipe de Monaco qui surprend jour après jour.