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dimanche 18 janvier 2015

NBA, 2014-2015, Chapitre 2

Alors que toutes les franchises de la NBA ont passé le cap de la quarantaine de rencontres, synonyme de la moitié de la saison régulière, il est temps de dresser un bilan. Nous parlerons du meilleur joueur, du meilleur entraîneur, du meilleur remplaçant, au même titre que du meilleur et du pire de ce milieu de saison. Bref, il y en aura pour tous les goûts.

Le Meilleur Joueur.

Alors qu'Anthony Davis est en légère baisse de régime, il serait bon de parler d'un monstrueux Pau Gasol. Bien que les Bulls ne donnent toujours pas l'impression de pouvoir justifier leur statut de candidat au titre, leur géant espagnol ne cesse d'éclabousser la ligue de son talent, et ce du haut de ses 34 ans. Avec des moyennes de 19 points, 11 rebonds et 3 passes décisives, et ce par rencontre, la recrue phare de la franchise est en train de prouver que le poids des ans ne suffit pas à atténuer son immense talent.

La démonstration remonte à un peu plus d'une semaine, alors que Chicago affrontait les Bucks de Milwaukee. Au final, les Bulls l'ont emporté 95 à 87, et leur titanesque vétéran y a grandement contribué. Avec une ligne statistique à 46 points et 18 rebonds, auxquels s'ajoutent 3 passes décisives et une interception. Une performance dantesque, qui démontre à quel point le joueur a pesé dans le bilan de son équipe, qui est de 27 victoires pour 16 défaites.

Pau Gasol, éternel rebondeur, et fantastique scoreur

Le Meilleur Remplaçant.

Bien que son temps de jeu ne soit que limité, à savoir d'une vingtaine de minutes par rencontre, Kelly Olynyk, l'un des plus grands espoirs de la ligue, parvient à saisir sa chance dès qu'elle se présente, preuve en est de ses moyennes, qui feraient pâlir de nombreux titulaires. Tournant autour de 12 points, 6 rebonds et 2 passes décisives par opposition, il prend ses responsabilités depuis le départ de Rajon Rondo, et le résultat est plutôt concluant.

Sa meilleure apparition permit à Boston de se promener à Philadelphie, l'emportant 87 à 105, avec, à la clé, une performance gargantuesque du Canadien. Une ligne statistique à 30 points, 9 rebonds, une passe décisive, ainsi que 3 interceptions et 2 contres, le tout en trente minutes : il était partout, et plus encore. Même si le bilan des Celtics laisse à désirer ( 13 victoires pour 26 défaites ), Kelly Olynyk est un joli motif de satisfaction.

Kelly Olynyk, une valeur montante de la NBA

Le Meilleur Entraîneur.

Pour sa troisième saison à la tête des Trail Blazers de Portland, Terry Stotts est en train de faire quelque chose de très grand. Avec un bilan de 31 victoires pour 12 défaites, sa formation affiche le troisième bilan de la ligue, et se trouve à la deuxième place de la terrible Conférence Ouest. En ayant recruté Steve Blake, qui n'était guère satisfait de sa situation chez les Lakers de Los Angeles, et le pivot Chris Kaman, international avec l'Allemagne depuis sept ans, et en quête d'un nouveau souffle, Terry Stotts a eu le nez creux. D'autant que la franchise a conservé ses cadres, à savoir LaMarcus Aldridge, Nicolas Batum, Damian Lillard et Wesley Matthews.

C'est en éparpillant les Knicks de New York, peu avant le passage à l'an 2015, sur le score de 101 à 79, que les joueurs ont montré à quel point la philosophie de leur entraîneur était loin d'être inefficace. Ce jour-là, une fois n'étant pas coutume, Portland a fait preuve d'imagination, ne laissant aucun répit à son adversaire, et enchaînant les remontées de balle rapide. Avec une réussite de 45 % de loin, ainsi que de près, au même titre qu'une défense implacable ( 7 contres ), les Trail Blazers, pourtant privés d'Aldridge, ont su compenser leur perte de la bataille des rebonds ( 48 à 49 en faveur des Knicks ). L'agressivité dans la raquette, c'est le seul point qui reste à travailler, et qui peut permettre à la franchise de s'affirmer un peu plus comme candidate au titre.

Terry Stotts, l'entraîneur qui commence à se faire un nom

Le Meilleur Affrontement.

Quelques jours avant Noël, Spurs et Clippers ont offert un joli spectacle à San Antonio, combinant réussite et intensité, pour une rencontre magnifique. En l'espace de 48 minutes, les deux équipes ont rentré la bagatelle de 243 points, pour une victoire finale des champions en titre, 125 à 118. Cette affiche, opposant deux "Big Three", avec d'un côté, Duncan, Green et Parker, et, de l'autre, Griffin, Jordan et Paul, faisait saliver. Et elle a tenu toutes ses promesses.

Il est bon de rappeler que les taux de réussite habituels sont généralement plus proches de 35 % à trois points, de 45 % à deux points, et de 75 % aux lancers-francs. Or, ce soir-là, les joueurs semblaient transformés. Avec un bilan de 45 % à trois points, de 55 % à deux points, et de 70 % aux lancers-francs, les acteurs de cette rencontre se sont fait plaisir, tout en régalant le public. Il faut souligner la performance de Tim Duncan, qui, une fois n'est pas coutume, a été élu meilleur joueur de la rencontre, avec un bilan de 21 points, 12 rebonds, 1 passe décisive et 2 interceptions.

Tim Duncan, le sauveur des Spurs face aux Clippers.

La Meilleure Franchise.

Après avoir parlé des Hawks et des Raptors, à la suite de leur affrontement épique, il y a de cela quelques mois, il est de bon ton de parler des Wizards de Washington. Malgré un calendrier peu clément, le club de la capitale vient de subtiliser la seconde place de la Conférence Est à Toronto, et présente un joli bilan de 29 victoires pour 14 défaites. Développant un jeu basé sur l'instinct et sur l'imagination, les Washington Wizards enchantent le public du Verizon Center à chaque rencontre à DC, menés de main de maître par John Wall ( 17 points et 10 passes décisives, en moyenne, par rencontre ), lui-même parfaitement épaulé par le prometteur Bradley Beal.

Il faut aussi reconnaître à Randy Wittman d'avoir eu le nez creux, s'offrant Paul Pierce et Kris Humphries, dont l'intégration au groupe a été parfaitement gérée. Aujourd'hui, les Wizards ne semblent pas vouloir lâcher ce podium, et l'ont montré en remportant deux rencontres face aux Bulls de Chicago, qui sont des concurrents directs. S'ils continuent à faire forte impression lors des grands rendez-vous, ils pourraient bien finir par tutoyer les sommets.

John Wall, le leader des Wizards

La Pire Franchise.

Silence, on coule ! Ces trois mots résument à merveille la situation des Minnesota Timberwolves, qui, sans faire de bruit, ne cessent de dégringoler au classement. Aujourd'hui, avec un bilan de 7 victoires pour 34 défaites, la franchise de Minneapolis est au fond du trou. Aucune recrue l'été dernier, l'arrivée de Troy Daniels cet hiver pour faire bonne figure, même si son temps de jeu est assez faible, et la perte de Kevin Love : on ne peut pas dire que Flip Saunders se donne les moyens de sortir sa formation du pétrin.

Il y aura bien eu quelques coups d'éclat, comme la victoire 90 à 82 contre Portland, ou encore l'exploit de Mo Williams, qui se permit d'inscrire 52 points, soit le meilleur total de la saison, sur le parquet des Pacers, mais la saison des Wolves n'en est pas moins terne. L'absence de " franchise player ", à savoir de véritable leader, capable de porter son équipe à bouts de bras pendant une saison entière, sans que le bilan final ne lui soit reproché, est plus que préjudiciable à l'équipe, qui ne peut pas encore se reposer sur le talentueux Andrew Wiggins ( 15 points, 4 rebonds, et 2 passes décisives, en moyenne, par rencontre ), trop jeune pour un tel fardeau.

Andrew Wiggins, "franchise player" en devenir

lundi 12 janvier 2015

Coupe d'Europe : privilège ou fardeau ?

Cette saison, cinq formations françaises sont (ou étaient) engagées dans une phase de poules sur la scène continentale, soit un quart du plateau de Ligue 1. Au-delà des difficultés variables de leur groupe, il faut déterminer l'impact de ce calendrier dantesque sur les performances de ces équipes, dont les ambitions sont bien différentes.

Ligue des Champions.

Le Paris Saint-Germain, figure de proue d'un championnat en pleine évolution, est aujourd'hui, malgré un budget plus qui serait amplement qualifiable de pharaonique, confronté à des problèmes d'effectif, le sien ne semblant pas être de taille à lutter pour la victoire sur les deux tableaux. Pourtant, jusqu'au mois de décembre, les semaines chargées n'étaient pas un problème pour le club de la capitale, qui affichait un bilan de trois victoires pour deux nuls lors des rencontres qui suivaient une opposition continentale. Mais après la défaite au Camp Nou ( 3-1 ), sa première de la saison, et ce toutes compétitions confondues, l'équipe de Laurent Blanc a perdu confiance, s'inclinant également à Guingamp ( 1-0 ).
Si l'on ajoute à ces deux défaites consécutives les envies d'ailleurs d'Ezequiel Lavezzi, d'Edinson Cavani, d'Adrien Rabiot et de Clément Chantôme, la situation du club d'Al-Khelaïfi est bel et bien préoccupante, d'autant que le PSG n'est ni premier, ni deuxième, ni même troisième, mais accroché à une quatrième place à laquelle personne ne s'attendait. Même les joueurs soulignent le "laxisme" de leur entraîneur, et la charnière Silva-Luiz ne tient pas encore toutes ses promesses ( neuf buts encaissés en huit rencontres ). Il faut donc trouver un équilibre au plus vite du côté du Parc des Princes, si l'on veut garnir la vitrine d'au mois un trophée supplémentaire. Le talent est là, preuve en est de la qualification pour les huitièmes de finales de la Ligue des Champions, d'un siège confortable au sein du "Big Four" de Ligue 1, et de deux rencontres bouclées sans forcer en Coupe de la Ligue ( 1-3 à Ajaccio) et en Coupe de France ( 0-3 à Montpellier ). Il reste maintenant à cibler les priorités.

David Luiz, le "pilier" du PSG

De son côté, l'AS Monaco est dans une situation paradoxale. En Ligue 1, le club de la Principauté est rarement maître de son sujet, mais pointe à une cinquième place, arrachée juste avant la trêve grâce à une série de quatre victoires consécutives. En Ligue des Champions, en revanche, le bilan est positif, et ce malgré une animation offensive assez triste ( quatre buts marqués en six rencontres, aucun par un attaquant ), l'équipe s'appuyant sur un bloc défensif en béton armé ( un but encaissé, meilleure défense de la compétition ), et cette stratégie lui a même permis de souffler la première place du groupe au Bayer Leverkusen ! 
La formation de Leonardo Jardim, qui doit maintenant composer avec un groupe diminué au vu des ambitions affichées, a donc tiré son épingle du jeu lors de cette première moitié d'exercice, mais devra lutter pour une nouvelle qualification en Coupe d'Europe. Si Layvin Kurzawa, courtisé par Manchester City, revient de blessure plus fort qu'auparavant, et si Lacina Traoré parvient enfin à prendre le dessus sur les défenses adverses, l'ASM pourra rêver d'une deuxième moitié de saison garnie de succès. Toutefois, à l'instar du PSG, il faudra définir les objectifs avec précision, étant donné que le club est encore en course en Coupe de la Ligue, après sa qualification à Lyon, et en Coupe de France, suite à la victoire obtenue à Nîmes ( 0-2 ).

Layvin Kurzawa, la flèche de l'ASM

Ligue Europa.

Le LOSC, surprenant troisième de l'exercice précédent, est aujourd'hui en pleine crise sportive. Doublement battu par Porto lors du troisième tour préliminaire de Ligue des Champions ( 0-1 au Grand Stade, puis 2-0 à l'extérieur ), après avoir éliminé le Grasshopper Zurich ( 0-2 à l'extérieur, puis 1-1 au Grand Stade ), le club nordiste est tombé dans un groupe de Ligue Europa très relevé, en compagnie de Wolfsburg, d'Everton, et du FK Krasnodar. Au final, quatre partages des points, et deux défaites. Lille n'avait vraiment pas sa place en Europe. En Ligue 1, la situation est également déplorable, avec une onzième place précaire, à cinq points de la zone rouge, et un bilan d'une victoire, un nul et quatre défaites suite aux rencontres de phase de poule continentale.
Ce qu'il manque aux Dogues, c'est un attaquant, un vrai, et leur erreur aura peut-être été de vendre Salomon Kalou, dont le rendement leur était, quoi que l'on puisse en dire, bénéfique. Aujourd'hui, le LOSC possède la pire attaque du championnat, ayant marqué moins de buts que le seul Alexandre Lacazette ! Nolan Roux est transparent, Michael Frey est maladroit, Ryan Mendes est fragile, Ronny Rodelin est lent, et Divock Origi est fainéant. Un bien triste bilan. Mais il suffirait que René Girard trouve un véritable leader offensif, capable de gagner des rencontres à lui tout seul, et Lille pourrait enfin redresser la tête en Ligue 1, et rêver d'un joli parcours en Coupe de la Ligue, suite à la qualification obtenue à Bordeaux.

Divock Origi, l'espoir du LOSC

L'ASSE, après avoir franchi avec succès le troisième tour préliminaire de Ligue Europa, face à Karabükspor, est tombé dans un groupe qui semblait à sa portée, mais n'a pu en sortir, terminant même à la dernière place, après cinq partages des points et une défaite. Aucune victoire, une véritable désillusion pour le club, qui a fait preuve de courage, mais a manqué de réalisme pour triompher de l'Inter Milan, de Dnipropetrovsk, ou encore de Qarabag. En revanche, ces rencontres auront été plutôt bénéfiques sur les oppositions nationales qui suivaient, dont le bilan est de trois victoires, deux nuls et une défaite. D'ailleurs, en Ligue 1, les Stéphanois n'en finissent plus de surprendre. Après deux premiers mois mitigés, marqués par un naufrage sur le terrain du Paris Saint-Germain ( 5-0 ), les Verts se sont repris, et profitent maintenant sur une série d'invincibilité qui s'étend sur onze rencontres de championnat ( sept victoires pour quatre nuls ).
Mais s'ils en sont là aujourd'hui, c'est en particulier grâce à leur défense, et à la force de caractère de Stéphane Ruffier. Moqué après sa boulette au Parc des Princes, l'international tricolore vient d'enchaîner 713 minutes sans prendre de buts en Ligue 1, et multiplie les parades phénoménales, permettant à son équipe de rester dans le coup. Il faut aussi souligner le talent de la charnière stéphanoise, qui se base sur trois joueurs, capables d'évoluer ensemble, ou à tour de rôle, à savoir Florentin Pogba, Loïc Perrin, Moussa Bayal Sall, qui permettent à l'ASSE d'être la meilleure défense du championnat, avec treize buts encaissés en vingt rencontres. Cependant, étant encore en course sur trois tableaux, après la qualification aux dépens de Nancy en Coupe de France, et la victoire à Lorient en Coupe de la Ligue ( 0-1 ), l'équipe entraînée par Christophe Galtier devra jouer des coudes pour conserver sa place sur le podium.

Stéphane Ruffier, le mur de l'ASSE

Enfin, il nous faut parler de la surprise, qui se présente sous la forme d'un club qui devrait jouer le maintien, et qui devrait souffrir en Coupe d'Europe, où il n'a pas sa place. C'est ce que beaucoup pensaient de l'En Avant de Guingamp, raillé malgré sa victoire lors de l'édition 2014 de la Coupe de France, et envoyé en Ligue 2 par ces mêmes critiques. Et pourtant, aujourd'hui, le club entraîné par Jocelyn Gourvennec est en seizièmes de finale de Ligue Europa, après être sorti d'un groupe homogène, aux dépens du Dinamo Minsk et du PAOK Thessalonique, derrière la Fiorentina. Pour ce qui est du championnat, bien que les rencontres suivant ces affrontements continentaux aient rarement été bénéfiques aux Armoricains ( une victoire pour cinq défaites, dont un cuisant 2-7 face à Nice ), ils se sont repris, et, restant, sur une série d'invincibilité de cinq rencontres, dont quatre victoires, ils s'accrochent maintenant à une belle treizième place.
Porté par un duo d'attaque de feu, composé de Claudio Beauvue, un joueur monstrueusement adroit de la tête, en dépit de son mètre 75, et de Christophe Mandanne, un renard des surfaces au sens du but aiguisé, Guingamp se prend à rêver. Bien qu'étant l'une des seules équipes à persévérer dans l'utilisation du 4-4-2 classique, l'EAG ne change pas sa marque de fabrique, et aurait bien tort de le faire. D'autant que la deuxième partie de cet exercice sera très chargée, car le club est encore en course en Coupe de la Ligue, après sa victoire à Arles-Avignon ( 1-3 ), et son succès sur le terrain de Dinan-Léhon ( 0-2 ). Une chose est sûre : on n'aura pas le temps de s'ennuyer en Bretagne.

"Air Beauvue", le sauveur de l'EAG