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mercredi 5 avril 2017

Edinson Cavani, le buteur en manque de gratitude

Trois saisons durant, Cavani s'est retrouvé bloqué au poste d'ailier gauche, pour ne pas faire de l'ombre au grand Zlatan Ibrahimovic. Dans ce rôle ingrat pour un attaquant de pointe, il n'a pas ou peu protesté, travaillant simplement et sobrement pour son équipe, en affichant déjà des statistiques remarquables (81 buts et 15 passes décisives en 148 matches).
Mais le départ du Suédois, l'été dernier, lui permet enfin de s'exprimer à son vrai poste. Malgré un ratio monstrueux et son statut de meilleur buteur d'Europe, il ne fait toujours pas l'unanimité. Retour sur cette saison mouvementée pour le "Matador".

Le jour et la nuit en début de saison.

Pour ses premières titularisations en pointe, l'Uruguayen, très attendu, déçoit par sa maladresse. D'abord en Ligue 1, à l'occasion de la venue de Metz (3-0), au cours duquel Cavani multiplie les ratés, sans pouvoir trouver le chemin des filets. Deux matches et un but plus tard, les Parisiens ont rendez-vous avec Arsenal en Ligue des Champions.
Cavani marque sur son premier ballon, après moins d'une minute, mais les 89 qui suivront seront un véritable calvaire. Toujours aussi précieux pour gêner la relance adverse, il perd en lucidité dans la finition, et manque une petite dizaine d'occasions franches (1-1). Les supporters le lâchent, la presse le stigmatise, et les dirigeants sont obligés de lui renouveler publiquement leur soutien.
Il répondra sur le terrain, trois jours plus tard, lors d'un déplacement à Caen (0-6). Il signe un quadruplé phénoménal en une mi-temps, puis demande le changement, signe du devoir accompli. Ses détracteurs mettent alors en avant la différence de niveau entre les Gunners et le Stade Malherbe, pour minimiser sa performance.


Deux mois plus tard, à l'approche de décembre, il compte 11 buts en autant de rencontres de Ligue 1, alors que Paris se déplace à Lyon. Imperturbable, il sera sans pitié pour les partenaires de son rival, Alexandre Lacazette, en signant un doublé (1-2). Quinze jours après, le PSG reçoit Nice, leader surprise du Championnat. Tandis que sa défense lâche, Cavani sauve les meubles en s'offrant un nouveau doublé (2-2), privant les Aiglons d'une précieuse victoire sur un concurrent direct.
Il termine la première moitié de saison avec un formidable bilan de 24 buts en 23 matches, toutes compétitions confondues.


Une régularité pas toujours saluée par le grand public.

Aujourd'hui, Cavani est à 40 buts en 40 matches joués, ce qui en fait le meilleur buteur d'Europe. Il a été le seul à surnager lors de la défaite à Barcelone (6-1), tout en sortant ses partenaires de plusieurs pièges en Ligue 1 (2-0 à Nantes, 1-1 contre Monaco, 1-0 contre Nancy).
Sa capacité à répéter les efforts, en défense comme en attaque, ainsi que ses buts spectaculaires, font de lui un attaquant redouté par tous, et désormais reconnu à sa juste valeur par certains spécialistes.
Décisif lors des grands matches, il a fait douter le Barça (2 buts en 2 rencontres) et tenu tête à Monaco (4 buts en 3 rencontres).


Exceptionnel en première intention, il est très dur pour les gardiens d'anticiper ses gestes de génie, au même titre que d'anticiper ses appels, parmi les meilleurs d'Europe, pour les défenseurs.
En revanche, ses lacunes lors des percussions balle au pied sont encore souvent pointées du doigt, mais un joueur qui marque un but toutes les 80 minutes devrait bénéficier d'un soutien plus conséquent, car il est loin d'être l'unique responsable des (rares) mauvais résultats de son équipe.

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