Cinq ans après, le Ballon d'Or a de
nouveau souri à Cristiano Ronaldo. Le Portugais est arrivé en tête des
suffrages, devançant le quadruple tenant du titre, Lionel Messi, et le
virevoltant trentenaire français, Franck Ribéry. Mais l’issue de ce vote aura
été incertaine jusqu’au bout, en témoignent les larmes de joie du nouveau
lauréat au moment de la remise du trophée.
En effet, les trois finalistes de cette édition se
tenaient dans un mouchoir de poche (27,99 % des votes pour Ronaldo, 24,72 %
pour Messi, et 23,36 % pour Ribéry). Ce
dernier se présentait pourtant comme un prétendant à la victoire finale, et ce
grâce à la véritable razzia réalisée avec le Bayern Munich en 2013 (Championnat
d’Allemagne, Coupe d’Allemagne, Ligue des Champions, Supercoupe d’Europe et
Coupe du Monde des Clubs). Un palmarès exceptionnel, qui s’est cependant révélé
insuffisant pour être sacré meilleur joueur de la planète.
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Résultats du Ballon d'Or 2013 |
Mais ce dénouement aura eu le mérite de nous montrer
qu’aujourd’hui, ce sont bien les exploits personnels, à l’image de Ronaldo
(69 buts et 15 passes décisives) qui priment sur les titres, comme ceux de
Ribéry. Car si le Nordiste affiche des statistiques effarantes (149 occasions
créées, 261 centres, mais aussi 45 interceptions) face auxquelles ses deux
concurrents ne peuvent rivaliser (à eux deux, 164 occasions créées, 177
centres, et 32 interceptions), elles sont moins rayonnantes auprès du monde du
football. Ribéry a donc fait parler sa vitesse, ainsi que son talent de
dynamiteur de défenses, avec près de 1100 dribbles tentés, mais a aussi excellé
par sa solidarité dans le travail défensif, avec pas moins de 49 tacles
réussis, ce qui n’a pas, aux yeux des électeurs, été suffisant.
Ces chiffres remettent donc en cause la légitimité du
Ballon d’Or, qui sacre, pour la sixième fois depuis sa création (après
Matthews, en 1956, Law, en 1964, Müller, en 1970, Keegan, en 1978, et Figo, en
2000), un joueur n’ayant remporté aucun titre durant l’année. Un mode
d’attribution contesté par Michel Platini lui-même, actuel président de l’UEFA,
qui dénonce « le changement d’attitude de la FIFA, qui privilégie la performance globale
des joueurs au palmarès ». Un soutien bienvenu pour le Munichois, qui ne
lui rendra malheureusement pas le Ballon d’Or.
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