Pages

lundi 21 avril 2014

Un leader pour le XV de France, vite !

Comme si les piètres résultats de 2013 n'avaient pas suffi, le XV de France a, de nouveau, offert un spectacle dans l'ensemble désolant durant le Tournoi des Six Nations 2014. Mais cette année, point de dernière place, juste une équipe sans repères et sans leaders.

Pourtant, tout avait bien commencé, avec une victoire arrachée 26-24 lors du "Crunch", face aux Anglais, à Saint-Denis. Ce soir-là, les Bleus, à défaut d'être flamboyants, avaient été courageux, inscrivant l'essai décisif à une minute du terme de la rencontre. Mais cette victoire, par la manière dont elle avait été obtenue, laissait augurer des résultats moins satisfaisants pour le XV de France. Il n'en fut rien, du moins pas lors de la rencontre suivante, qui vit les Bleus l'emporter 30-10 face à l'Italie. Cependant, ce que le résultat ne montre pas, c'est que les Tricolores, ce soir-là, on fait preuve d'une nervosité inutile et inquiétante. En effet, Rabah Slimani, le pilier du Stade Français, s'est fait expulser après un coup de tête sur son homologue italien Michele Rizzo, lui aussi prié de quitter prématurément le terrain, et Sébastien Vaahamahina, entré en jeu à une dizaine de minutes de la fin, a été averti pour un geste d'humeur tout à fait injustifié, son équipe ayant un avantage de 20 points !

Après ces deux premières journées, la France, malgré la fébrilité affichée durant ces 160 minutes, était jugée par certains comme capable de remporter ce Tournoi des Six Nations, et, pourquoi pas, de réaliser le Grand Chelem, sa marge de progression étant importante. Mais l'humiliation subie à Cardiff, face au Pays de Galles, double tenant du titre (27-6), a fait taire les quelques optimistes restants. Lors de ce match, un homme, Jean-Marc Doussain, demi de mêlée du Stade Toulousain, a symbolisé le naufrage de l'équipe de France. Il a, dès la cinquième minute, percuté accidentellement son coéquipier, l'arrière Brice Dulin, qui venait de récupérer le ballon sur une chandelle. Celui-ci a alors lâché l'ovale, qui a été récupéré par le Gallois George North, lequel ne se gênait pas pour inscrire le premier essai de la rencontre. Doussain a alors poursuivi son "récital", manquant plusieurs pénalités, puis étant pénalisé pour une sortie de balle trop lente. Voyant l'étendue du désastre, Saint-André décidait alors de le sortir dès la mi-temps !

Jean-Marc Doussain
Lors du match suivant, sur les terres du XV du Chardon, les Bleus ont arraché une victoire peu méritée, après 80 minutes d'erreurs techniques et de fébrilité offensive, sur le score de 17-19. Enfin, au Stade de France, face à l'Irlande, dont le capitaine, le légendaire Brian O'Driscoll, disputait son dernier match international, les Bleus ont livré leur meilleure partition du Tournoi 2014, mais se sont inclinés 20-22, face à des Irlandais qui ont su résister à l'envie tricolore, et qui se sont montrés réalistes, à l'inverse des Bleus, afin de remporter la compétition.

Ces cinq rencontres ont eu le mérite de montrer, à défaut de beau jeu, l'importance d'avoir un leader charismatique et posé dans chaque équipe de rugby. En effet, Pascal Papé, capitaine en l'absence de Thierry Dusautoir, s'est montré trop tendu pour ce rôle, entraînant toute l'équipe dans sa "chute". Mais les choix du sélectionneur sont aussi, à juste titre, remis en question : pourquoi aligner Doussain (5 sélections, 5 points avant le Tournoi) et Plisson (aucune sélection avant le Tournoi) à la charnière ? Alors que le Top 14 regorge de buteurs ayant une expérience internationale exceptionelle, contrairement aux deux joueurs alignés par Saint-André. Morgan Parra (54 sélections, 320 points, un Tournoi des Six Nations remporté), Frédéric Michalak (68 sélections, 371 points, quatre Tournois des Six Nations remportés), Lionel Beauxis (20 sélections, 125 points, un Tournoi des Six Nations remporté) et François Trinh-Duc (49 sélections, 70 points, un Tournoi des Six Nations remporté), pour ne citer qu'eux, ont ainsi été ignorés par l'ancien trois-quarts aile du XV de France, au profit de ces jeunes, certes très talentueux, mais n'ayant pas de référence à leur poste pour les assister.

En vue de la Coupe du Monde 2015, qui aura lieu en Angleterre, Philippe Saint-André pourra encore essayer différentes compositions, notamment lors de la tournée de juin, en Australie, qui verra les Bleus affronter les Wallabies à trois reprises, puis lors des traditionnels tests-matches d'automne. Ces rencontres servent à étrenner différentes formations, et mettent aux prises des équipes qui pourraient se retrouver en 2015, avec le titre mondial pour but final. Mais, pour le XV de France, ces affrontements représentent bien plus : la recherche de certitudes, et, surtout, une remise en question après les deux précédents Tournois des Six Nations, durant lesquels la France a perdu la confiance engrangée après avoir atteint la finale du Mondial 2011, où elle avait été injustement battue par la Nouvelle-Zélande, qui en était le pays organisateur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire