Aujourd'hui, les partenaires de l'éternel Gianluigi Buffon sont d'une incroyable solidité à tous les étages, et leur trouver un point faible relève presque de l'impossible.
Une défense en béton armé.
L'autre BBC d'Europe se trouve du côté de Turin, avec le trio Buffon - Bonucci - Chiellini. Le premier porte les couleurs de la Juve depuis 2001, le second depuis 2010, et le dernier depuis 2005. Cela fait donc 7 ans qu'ils forment la meilleure défense d'Europe, et ce peu importe le système de jeu ou le reste de la composition d'équipe. Leur bilan est éloquent : 5 titres en Série A, 3 en Supercoupe d'Italie, une Coupe d'Italie. La Ligue des Champions leur tendait les bras en 2015, après avoir éliminé Dortmund, Monaco et le Real Madrid, mais l'absence de Chiellini lors de la finale et l'infernal trio du Barça ont eu raison d'eux.
Cette saison, ils sont entourés par Daniel Alves et Alex Sandro, deux latéraux très complets qui font la loi dans leur couloir. Après 8 ans passés comme titulaire indiscutable au Barça, Dani Alves est un monstre sacré à son poste, et ses 33 ans ne l'empêchent pas d'être intraitable défensivement. Côté gauche, Sandro est un autre joli coup réussi par la Juve. Arrivé de Porto en 2015, il a progressivement poussé Evra vers la sortie, s'imposant comme l'arrière gauche titulaire des Bianconeri.
Sur le banc, les noms font également rêver beaucoup de cadors en Europe : Andrea Barzagli, Daniele Rugani et Mehdi Benatia pour faire souffler la charnière centrale, Stephan Lichtsteiner derrière Dani Alves, et Kwadwo Asamoah en soutien de Sandro.
La preuve que les Turinois ont aussi une profondeur de banc phénoménale.
Un milieu extraordinairement complémentaire.
Dans le 4-2-3-1 d'Allegri, la paire Pjanic-Khedira fait office de pilier du système : si l'un ou l'autre passe(nt) à côté, tout s'écroule. Mais ces deux joueurs sont hors-normes, et répondent présent match après match.
Le Bosnien, arrivé de la Roma, est le nouveau chef d'orchestre de la Juve. Sa vision du jeu et son toucher de balle en font un artiste qui abreuve ses attaquants de passes chirurgicales. Son rendement offensif est d'ailleurs à la hauteur des attentes (8 buts, 11 passes décisives).
L'Allemand, de son côté, se rappelle au bon souvenir du Real Madrid, qui n'a pas particulièrement insisté pour prolonger son contrat, avant de le laisser partir libre à Turin. Débarrassé de ses pépins physiques, il s'impose de nouveau comme ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : l'un des meilleurs milieux défensifs de la planète. Son abattage est colossal, son volume de jeu sidérant, surtout pour un joueur aussi costaud physiquement (1,90 m pour 85 kg), et il fait désormais preuve d'un potentiel offensif insoupçonné : 5 buts et 2 passes décisives.Quand Allegri doit faire tourner, il peut, là aussi, compter sur des joueurs très fiables, tels que Claudio Marchisio, Mario Lémina, Kwadwo Asamoah (encore lui), Stefano Sturaro ou Tomas Rincon.
Un quatuor offensif impossible à contenir.
En attaque, Allegri a choisi de laisser la pointe au seul Gonzalo Higuain, sans reléguer Mandzukic, précieux dans les duels, et Dybala, véritable magicien du ballon, sur le banc. Il a donc adapté son système à ce trio, dans le but de pouvoir aligner tout le monde. Et ce pari est une franche réussite, alors que peu d'observateurs étaient convaincus par la position d'ailier gauche du Croate.
Quant à Dybala, il joue comme un faux meneur de jeu, et se balade librement entre les lignes adverses. Higuain lui sert de point de fixation, tandis que Cuadrado vient compléter ce carré d'as en mettant le feu sur son couloir droit.
C'est peu dire que leur association fait des ravages : ils totalisent 55 buts et 27 passes décisives, sur les 92 inscrits par la Juve cette saison.
Même si les remplaçants sont moins nombreux devant, avec les seuls Marko Pjaca, Kwadwo Asamoah (décidément) et Moise Kean, le banc reste qualitatif, et le coach peut toujours adapter son système de jeu tant ses joueurs sont complets.