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mardi 29 avril 2014

Qui pour représenter l'Est ?

Les playoffs de la NBA sont de retour ! Les huit franchises de la Conférence Est ayant survécu à la saison régulière, qui, en terme de spectacle et de suspense, a perpétué la tradition de la ligue, vont s'affronter pour décrocher une place en finale de la NBA, un championnat de basket réunissant le gratin mondial. Petit tour d'horizon des équipes qualifiées à l'Est.

 La surprise de cette saison régulière nous est offerte par les Pacers de l’Indiana, qui, après une entame de folie (18 victoires en 20 matches), ont résisté au retour du Heat pour conserver la première place de la Conférence Est, avec un bilan final de 56 victoires pour 26 défaites. Leur succès est basé sur une défense extrêmement agressive, ayant réussi à contenir onze fois (sur les 82 matches disputés) l’équipe adverse à moins de 80 points, ce qui n’est pas une mince affaire (surtout quand cet exploit est réalisé face à des équipes telles que Memphis, Charlotte, Toronto, Chicago et Washington, toutes qualifiées pour les playoffs). Les leaders des Pacers sont, entre autres, les All-Star Paul George (23 ans), Roy Hibbert (27 ans), et David West (33 ans). Ce dernier, fort de onze saisons de NBA, dont six participations aux playoffs, aura un rôle prépondérant dans l’aventure de la franchise d’Indianapolis.   

Paul George
Face aux leaders de la Division Centrale se dressent les Hawks d’Atlanta, qui ont privés les Knicks de New York des phases finale après une fin de saison à suspense, et ce grâce à un bilan de 38 victoires pour 44 défaites, le moins bon des qualifiés de cette édition. Cependant, les Pacers devront se méfier des Hawks, qui en sont quand même à leur septième participation de suite aux playoffs, mais n’ont jamais, sur les six précédentes saisons, été au-delà des demi-finales de conférence. Guidés par des joueurs tels que Jeff Teague (25 ans, qui a tourné à une moyenne de 16,5 points par match sur l’ensemble de la saison régulière), Kyle Korver (33 ans, joueur ayant rentré le plus de tirs à trois points de toute la NBA lors de la saison 2004-2005, soit 226, joueur ayant le plus de matches consécutifs avec au moins un tir à trois points inscrit de toute l’histoire de la NBA, soit 127) et Elton Brand (35 ans, 16 661 points en quinze saisons), les Hawks, qui avancent masqués, comptent bien jouer les trouble-fêtes jusqu’au bout.

Jeff Teague

Le Heat qui a remporté les deux dernières édtions, ne semble pas vraiment, au vu de l’inconstance affichée cette saison (qui ne l’a pas empêché de terminer deuxième de la Conférence Est, avec un bilan de 54 victoires pour 28 défaites), en mesure de décrocher un troisième titre de suite. Mais avec LeBron James (une fois Rookie de l’année, une fois meilleur marqueur de la NBA, dix fois All-Star, deux fois MVP du All-Star Game, quatre fois MVP de la saison régulière, deux fois MVP des finales, deux fois champion de NBA, deux fois champion olympique, 23 170 points en onze saisons, le tout à seulement 29 ans), épaulé par Dwyane Wade (32 ans, 17 481 points en onze saisons), et Chris Bosh (30 ans, 15 251 points en onze saisons), il faut s’attendre à tout.

LeBron James

Miami pourra donc, à l’occasion du premier tour des playoffs, se tester face aux Charlotte Bobcats. La saison dernière, la franchise, rachetée par Michael Jordan en 2010, avait affiché un niveau de jeu lamentable, avec, tenez-vous bien, 7 victoires en 82 matches ! La qualification pour les playoffs dès l’année suivante (avec un bilan de 43 victoires pour 39 défaites), et ce sans véritable renouvellement d’effectif, est un exploit colossal, qu’il convient de saluer. Les Bobcats, n'ayant rien à perdre, vont s'appuyer sur le talent d'Al Jefferson (29 ans, 11 912 points en dix saisons) pour quitter la compétition la tête haute.

Al Jefferson

Les Chicago Bulls, emmenés par l’intenable pivot français Joakim Noah (29 ans), élu meilleur défenseur de la saison régulière, sont à nouveau privés de Derrick Rose pour les playoffs. Celui-ci, MVP de la saison régulière en 2010-2011, avait été absent, car blessé, tout au long de la saison dernière. Il avait effectué son grand retour en novembre, avant de devoir, de nouveau, et après seulement dix matches joués, se faire opérer du genou droit. Les Bulls affronteront la franchise de la capitale, les Washington Wizards, après avoir terminé quatrièmes de la Conférence Est (48 victoires pour 34 défaites), pour tenter de confirmer les belles choses entrevues durant la saison régulière, malgré l’absence de leur meneur.

Joakim Noah

Les Wizards, eux, n’ont rien à perdre. Ils participent aux playoffs pour la première fois depuis six ans, et leur place, avec un bilan de 44 victoires pour 38 défaites, n’est pas usurpée. Ils sont emmenés, entre autres, par John Wall, âgé de seulement 23 ans, ainsi que par Bradley Beal (20 ans). Les Wizards comptent également sur l’expérience de Marcin Gortat (30 ans, sept saisons en NBA, une finale de NBA disputée) et la fougue du Brésilien Nenê (31 ans, douzième saison de NBA) pour aller le plus loin possible.

John Wall
De même, les Raptors, qui n’ont plus participé aux phases finales depuis 2008, ont obtenu leur ticket haut la main, arrachant, aux dépens des Bulls, une surprenante troisième place à l’Est (48 victoires pour 34 défaites). Pour la seule franchise canadienne de la NBA, la tâche s’annonce malgré tout assez compliquée face aux imprévisibles Nets. Pour cela, Toronto s’en remettra au talent de son All-Star DeMar DeRozan (24 ans), ainsi qu’au jeune Terrence Ross (23 ans), qui a, en janvier, planté 51 points aux Clippers. L’expérience de Steve Novak (30 ans, huit saisons de NBA, cinq participations aux playoffs) et la hargne de Nando De Colo (26 ans, une fois vice-champion d’Europe, une fois champion d’Europe) auront leur importance.

DeMar DeRozan
Les Brooklyn Nets, de leur côté, ont un visage tout à fait différent de celui de la saison précédente, sont assez irréguliers, et peinent à trouver leur automatismes. La preuve, pas moins de dix des quinze joueurs de la franchise sont arrivés à l’été dernier, ou en cours d’exercice ! Un renouvellement total, qui ne les a pas empêché de finir la saison régulière dans les clous des playoffs, avec un bilan de 44 victoires pour 38 défaites. Durant les phases finales, ils comptent bien s’appuyer sur l’expérience inouïe des inséparables All-Star Paul Pierce (25 031 points en seize saisons, à 36 ans) et Kevin Garnett (25 626 points en dix-neuf saisons, à 37 ans), qui ont été sacrés champions de la NBA en 2008.

Paul Pierce et Kevin Garnett

lundi 28 avril 2014

Qui pour représenter l'Ouest ?

Les playoffs de la NBA sont de retour ! Les huit franchises de la Conférence Ouest ayant survécu à la saison régulière, qui, en terme de spectacle et de suspense, a perpétué la tradition de la ligue, vont s'affronter pour décrocher une place en finale de la NBA, un championnat de basket réunissant le gratin mondial. Petit tour d'horizon des équipes qualifiées à l'Ouest.

Les Dallas Mavericks, champions il y a trois ans de cela, ont bataillé ferme pour arracher une place en playoffs, pour lesquels ils ne s'étaient pas qualifiés la saison dernière. En effet, leur bilan, qui est de 49 victoires pour 33 défaites, est indigne d'une franchise championne quelques années auparavant, et qui compte dans ses rangs Dirk Nowitzki (35 ans), le dixième meilleur marqueur de l'histoire de la NBA, avec 26 786 points en seize saisons.

Dirk Nowitzki
Mais, face aux San Antonio Spurs, la tâche s'annonce ardue. Car les trois vétérans de la franchise, qui a, par ailleurs, affiché le meilleur bilan de la ligue au terme de la saison régulière (62 victoires pour 20 défaites), ne sont pas destinés à laisser le titre leur échapper à nouveau. Tim Duncan (37 ans, 24 904 points en dix-sept saisons), Tony Parker (31 ans, 16 051 points en treize saisons) et Manu Ginóbili (36 ans, 11 657 points en douze saisons) ont encore du mal à comprendre comment ils ont pu laisser filer cette victoire qui leur tendait les bras. Avec un avantage de trois points à cinq secondes de la fin, ils se voyaient déjà soulever le trophée au détriment du Heat de Miami, le champion en titre. Malheureusement pour eux, Ray Allen décida de marquer un panier à trois points sublime, qui restera dans l’histoire autant pour sa beauté que pour son importance.

Tim Duncan
Battu en finale il y a deux ans, le Thunder d’Oklahoma City, emmené par l’inoxydable Kevin Durant (14 851 points en sept saisons, cinq fois All-Star, une fois MVP du All-Star Game, une fois champion du monde, une fois MVP des Championnats du monde, une fois champion olympique, à tout juste 25 ans), le meilleur marqueur de la saison régulière, voudra aller le plus loin possible, après un exercice remarquable (59 victoires pour 23 défaites). D’autant plus que Russell Westbrook, le fantasque meneur de la franchise, âgé de 25 ans, est revenu de blessure, et pourrait faire parler la poudre (en NBA, il affiche les moyennes suivantes : 20 points, 5 rebonds et 7 passes décisives par match).

Kevin Durant
Mais gare aux Memphis Grizzlies, qui, la saison dernière, avaient éliminé le Thunder pour rejoindre la finale de la Conférence Ouest. Cette série aura donc un air de revanche pour les uns, et de confirmation pour les autres. Mais les Grizzlies ont eu du mal à obtenir leur billet pour les phases finales, la faute à des Suns accrocheurs. Cependant, au terme de la saison régulière, la franchise emmenée par Zach Randolph (32 ans, 14 510 points en treize saisons), deux fois All-Star, et Marc Gasol (29 ans, deux fois champion d’Europe, une fois champion du monde, deux fois vice-champion olympique), meilleur défenseur de la saison précédente, a réussi à accrocher le bon wagon (50 victoires pour 32 défaites). Reste à éliminer le Thunder, et c’est une toute autre histoire.

Zach Randolph
Cependant, en terme d’irrégularité, une équipe semble au-dessus des autres : les Clippers. La franchise de Los Angeles, longtemps dans l’ombre des Lakers, s’est qualifiée pour les phases finales pour la troisième fois d’affilée, la première avec un tel statut. En effet, ils se présentent, malgré leur inconstance, comme de dangereux outsiders dans la conquête du titre, avec un joli bilan de 57 victoires pour 25 défaites en saison régulière. Emmenés par Chris Paul (28 ans, neuf saisons en NBA, sept fois All-Star, une fois MVP du All-Star Game, deux fois champion olympique) et Blake Griffin (25 ans, quatre saisons de NBA, une fois Rookie de l’année, quuatre fois All-Star), les Clippers comptent bien franchir, pour une fois, les demi-finales de Conférence.

Chris Paul
Pour cela, il leur faudra se défaire des Warriors, qui, sans faire de bruit, se sont qualifiés pour la seconde fois consécutive pour les phases finales, grâce au bilan suivant : 51 victoires pour 31 défaites. La franchise de San Francisco développe un jeu insupportable pour les équipes adverses, qui, même avec une défense bien en place, voient des joueurs comme le All-Star Stephen Curry (26 ans, qui a rentré le plus de tirs à trois points de toute la NBA lors de la saison précédente, soit 261) et l’arrière Klay Thompson (24 ans, deuxième joueur à avoir rentrés le plus de tirs à trois points de toute la NBA lors de la saison précédente, soit 223) faire fi de leur système, et aligner les tirs lointains

Stephen Curry

Enfin, l’affrontement le plus intéressant opposera les Blazers de Portland aux Houston Rockets. Les Blazers, emmenés par un trio exceptionnel, composé de Nicolas Batum (25 ans, une fois vice-champion d’Europe, une fois champion d’Europe), Damian Lillard (23 ans, une fois Rookie de l’année, une sélection au All-Star Game) et LaMarcus Aldridge (28 ans, trois sélections au All-Star Game, 10 901 points en huit saisons), ont terminés à la cinquième place de la Conférence Ouest, avec un bilan de 54 victoires pour 28 défaites. Mais la franchise de Portland compte également d’autres joueurs d’expérience, qui pourraient bien apporter ce petit plus à l’équipe, tels que Mo Williams (31 ans, une sélection au All-Star Game, cinquième participation aux phases finales en onze saisons de NBA) et Earl Watson (34 ans, cinquième participation aux phases finales en treize saisons de NBA).
LaMarcus Aldridge
De leur côté, les Houston Rockets ont terminé quatrièmes de la Conférence Ouest, avec un bilan identique à celui de leurs futurs adversaires, les Blazers, soit 54 victoires et 28 défaites. La franchise s’appuie sur trois joueurs recrutés l’été dernier, ou il y a deux ans, qui sont Jeremy Lin (25 ans, troisième participation aux playoffs en quatre saisons), James Harden (24 ans, champion olympique, une finale de NBA disputée) et, surtout, sur le monstrueux Dwight Howard (14 028 points en dix saisons, huits sélections au All-Star Game, trois fois défenseur de l’année, une fois champion olympique, le tout à 28 ans), et espère aller le plus loin possible dans ces phases finales.

Dwight Howard

lundi 21 avril 2014

Un leader pour le XV de France, vite !

Comme si les piètres résultats de 2013 n'avaient pas suffi, le XV de France a, de nouveau, offert un spectacle dans l'ensemble désolant durant le Tournoi des Six Nations 2014. Mais cette année, point de dernière place, juste une équipe sans repères et sans leaders.

Pourtant, tout avait bien commencé, avec une victoire arrachée 26-24 lors du "Crunch", face aux Anglais, à Saint-Denis. Ce soir-là, les Bleus, à défaut d'être flamboyants, avaient été courageux, inscrivant l'essai décisif à une minute du terme de la rencontre. Mais cette victoire, par la manière dont elle avait été obtenue, laissait augurer des résultats moins satisfaisants pour le XV de France. Il n'en fut rien, du moins pas lors de la rencontre suivante, qui vit les Bleus l'emporter 30-10 face à l'Italie. Cependant, ce que le résultat ne montre pas, c'est que les Tricolores, ce soir-là, on fait preuve d'une nervosité inutile et inquiétante. En effet, Rabah Slimani, le pilier du Stade Français, s'est fait expulser après un coup de tête sur son homologue italien Michele Rizzo, lui aussi prié de quitter prématurément le terrain, et Sébastien Vaahamahina, entré en jeu à une dizaine de minutes de la fin, a été averti pour un geste d'humeur tout à fait injustifié, son équipe ayant un avantage de 20 points !

Après ces deux premières journées, la France, malgré la fébrilité affichée durant ces 160 minutes, était jugée par certains comme capable de remporter ce Tournoi des Six Nations, et, pourquoi pas, de réaliser le Grand Chelem, sa marge de progression étant importante. Mais l'humiliation subie à Cardiff, face au Pays de Galles, double tenant du titre (27-6), a fait taire les quelques optimistes restants. Lors de ce match, un homme, Jean-Marc Doussain, demi de mêlée du Stade Toulousain, a symbolisé le naufrage de l'équipe de France. Il a, dès la cinquième minute, percuté accidentellement son coéquipier, l'arrière Brice Dulin, qui venait de récupérer le ballon sur une chandelle. Celui-ci a alors lâché l'ovale, qui a été récupéré par le Gallois George North, lequel ne se gênait pas pour inscrire le premier essai de la rencontre. Doussain a alors poursuivi son "récital", manquant plusieurs pénalités, puis étant pénalisé pour une sortie de balle trop lente. Voyant l'étendue du désastre, Saint-André décidait alors de le sortir dès la mi-temps !

Jean-Marc Doussain
Lors du match suivant, sur les terres du XV du Chardon, les Bleus ont arraché une victoire peu méritée, après 80 minutes d'erreurs techniques et de fébrilité offensive, sur le score de 17-19. Enfin, au Stade de France, face à l'Irlande, dont le capitaine, le légendaire Brian O'Driscoll, disputait son dernier match international, les Bleus ont livré leur meilleure partition du Tournoi 2014, mais se sont inclinés 20-22, face à des Irlandais qui ont su résister à l'envie tricolore, et qui se sont montrés réalistes, à l'inverse des Bleus, afin de remporter la compétition.

Ces cinq rencontres ont eu le mérite de montrer, à défaut de beau jeu, l'importance d'avoir un leader charismatique et posé dans chaque équipe de rugby. En effet, Pascal Papé, capitaine en l'absence de Thierry Dusautoir, s'est montré trop tendu pour ce rôle, entraînant toute l'équipe dans sa "chute". Mais les choix du sélectionneur sont aussi, à juste titre, remis en question : pourquoi aligner Doussain (5 sélections, 5 points avant le Tournoi) et Plisson (aucune sélection avant le Tournoi) à la charnière ? Alors que le Top 14 regorge de buteurs ayant une expérience internationale exceptionelle, contrairement aux deux joueurs alignés par Saint-André. Morgan Parra (54 sélections, 320 points, un Tournoi des Six Nations remporté), Frédéric Michalak (68 sélections, 371 points, quatre Tournois des Six Nations remportés), Lionel Beauxis (20 sélections, 125 points, un Tournoi des Six Nations remporté) et François Trinh-Duc (49 sélections, 70 points, un Tournoi des Six Nations remporté), pour ne citer qu'eux, ont ainsi été ignorés par l'ancien trois-quarts aile du XV de France, au profit de ces jeunes, certes très talentueux, mais n'ayant pas de référence à leur poste pour les assister.

En vue de la Coupe du Monde 2015, qui aura lieu en Angleterre, Philippe Saint-André pourra encore essayer différentes compositions, notamment lors de la tournée de juin, en Australie, qui verra les Bleus affronter les Wallabies à trois reprises, puis lors des traditionnels tests-matches d'automne. Ces rencontres servent à étrenner différentes formations, et mettent aux prises des équipes qui pourraient se retrouver en 2015, avec le titre mondial pour but final. Mais, pour le XV de France, ces affrontements représentent bien plus : la recherche de certitudes, et, surtout, une remise en question après les deux précédents Tournois des Six Nations, durant lesquels la France a perdu la confiance engrangée après avoir atteint la finale du Mondial 2011, où elle avait été injustement battue par la Nouvelle-Zélande, qui en était le pays organisateur.

samedi 19 avril 2014

Aucun titre collectif, mais la plus belle des récompenses individuelles.

Cinq ans après, le Ballon d'Or a de nouveau souri à Cristiano Ronaldo. Le Portugais est arrivé en tête des suffrages, devançant le quadruple tenant du titre, Lionel Messi, et le virevoltant trentenaire français, Franck Ribéry. Mais l’issue de ce vote aura été incertaine jusqu’au bout, en témoignent les larmes de joie du nouveau lauréat au moment de la remise du trophée. 

En effet, les trois finalistes de cette édition se tenaient dans un mouchoir de poche (27,99 % des votes pour Ronaldo, 24,72 % pour Messi, et 23,36 % pour Ribéry). Ce dernier se présentait pourtant comme un prétendant à la victoire finale, et ce grâce à la véritable razzia réalisée avec le Bayern Munich en 2013 (Championnat d’Allemagne, Coupe d’Allemagne, Ligue des Champions, Supercoupe d’Europe et Coupe du Monde des Clubs). Un palmarès exceptionnel, qui s’est cependant révélé insuffisant pour être sacré meilleur joueur de la planète.
  
Résultats du Ballon d'Or 2013 
Mais ce dénouement aura eu le mérite de nous montrer qu’aujourd’hui, ce sont bien les exploits personnels, à l’image de Ronaldo (69 buts et 15 passes décisives) qui priment sur les titres, comme ceux de Ribéry. Car si le Nordiste affiche des statistiques effarantes (149 occasions créées, 261 centres, mais aussi 45 interceptions) face auxquelles ses deux concurrents ne peuvent rivaliser (à eux deux, 164 occasions créées, 177 centres, et 32 interceptions), elles sont moins rayonnantes auprès du monde du football. Ribéry a donc fait parler sa vitesse, ainsi que son talent de dynamiteur de défenses, avec près de 1100 dribbles tentés, mais a aussi excellé par sa solidarité dans le travail défensif, avec pas moins de 49 tacles réussis, ce qui n’a pas, aux yeux des électeurs, été suffisant.

Ces chiffres remettent donc en cause la légitimité du Ballon d’Or, qui sacre, pour la sixième fois depuis sa création (après Matthews, en 1956, Law, en 1964, Müller, en 1970, Keegan, en 1978, et Figo, en 2000), un joueur n’ayant remporté aucun titre durant l’année. Un mode d’attribution contesté par Michel Platini lui-même, actuel président de l’UEFA, qui dénonce « le changement d’attitude de la FIFA, qui privilégie la performance globale des joueurs au palmarès ». Un soutien bienvenu pour le Munichois, qui ne lui rendra malheureusement pas le Ballon d’Or.